En 2019, une histoire pour le moins inhabituelle a fait le tour des médias internationaux : un Indien nommé Raphael Samuel affirmait vouloir poursuivre ses propres parents en justice pour l’avoir mis au monde sans son consentement. Si l’affaire a pu sembler absurde ou satirique à première vue, elle repose pourtant sur une démarche bien réelle — même si elle n’a jamais abouti à une condamnation judiciaire.
Une action fondée sur une idéologie : l’antinatalisme
Raphael Samuel, originaire de Mumbai, se définit comme antinataliste. Ce courant de pensée soutient que donner la vie pose un problème moral, puisque personne ne peut choisir de naître. Selon cette philosophie, l’existence expose inévitablement l’individu à la souffrance, ce qui rend la procréation discutable d’un point de vue éthique.
C’est au nom de cette conviction que Samuel a déclaré publiquement vouloir engager des poursuites contre ses parents, estimant qu’ils lui avaient imposé la vie sans son accord préalable.
Une démarche surtout symbolique
Dans les faits, aucun tribunal indien n’a validé ou examiné une telle plainte jusqu’à son terme. L’affaire a surtout pris de l’ampleur à travers des vidéos et des publications sur les réseaux sociaux, où Raphael Samuel expliquait sa position de manière provocante et assumée.
Fait notable : ses parents sont eux-mêmes avocats. Loin de s’indigner, ils ont accueilli la situation avec ironie, déclarant qu’ils seraient curieux de savoir comment leur fils comptait prouver qu’un enfant à naître pouvait donner ou refuser son consentement.
Pas de précédent juridique
Contrairement à ce que certaines publications laissent entendre, il n’existe aucun jugement reconnaissant le droit de poursuivre ses parents pour le simple fait d’avoir donné la vie. Le droit, en Inde comme ailleurs, ne reconnaît pas l’absence de consentement à la naissance comme un préjudice juridique.
L’initiative de Raphael Samuel doit donc être comprise comme un acte militant et médiatique, destiné à susciter le débat sur la natalité, la responsabilité parentale et la souffrance humaine, plutôt que comme une véritable procédure judiciaire viable.












