L’influenceur ghanéen Frederick Kumi, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme Abu Trica, a récemment été interpellé par les autorités ghanéennes dans le cadre d’une enquête criminelle à portée internationale, initiée par la justice américaine. Son arrestation suscite de vives réactions en Afrique de l’Ouest, notamment en raison de sa forte notoriété en ligne et des accusations particulièrement graves portées contre lui.
Abu Trica s’était imposé comme une figure populaire sur plusieurs plateformes sociales, où il exposait un train de vie luxueux et menait des activités entrepreneuriales très visibles.
Cette image publique contraste fortement avec les soupçons de fraude massive qui pèsent aujourd’hui sur lui.

Selon les autorités américaines, Frederick Kumi serait impliqué dans un réseau structuré d’escroqueries sentimentales, communément appelées romance scams.
Ces opérations consisteraient à établir de fausses relations affectives en ligne afin de soutirer de l’argent à des victimes, principalement des personnes âgées vivant aux États-Unis.
Les enquêteurs estiment que les pertes financières liées à ces pratiques pourraient dépasser 8 millions de dollars, transférés par différents circuits financiers.

Parmi les infractions évoquées figurent notamment :
- la fraude électronique,
- le blanchiment de capitaux,
- la participation à une organisation criminelle.
En cas de condamnation par un tribunal fédéral américain, les peines encourues pourraient être particulièrement sévères, avec plusieurs années d’emprisonnement à la clé.
L’interpellation d’Abu Trica au Ghana s’inscrit dans une collaboration étroite entre les autorités locales et les services américains spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité.
Cette coopération démontre la volonté croissante des États à agir conjointement face aux crimes numériques transfrontaliers.

À ce stade, aucune condamnation n’a été prononcée et la présomption d’innocence demeure pleinement applicable. L’un des points centraux de cette affaire concerne la possible extradition de Frederick Kumi vers les États-Unis.
Les autorités américaines auraient transmis une demande officielle d’extradition, afin qu’il soit jugé devant une juridiction fédérale.
Toutefois, cette procédure est strictement encadrée par la loi ghanéenne.
Avant toute remise aux autorités américaines, une juridiction locale devra examiner la légalité de la demande, s’assurer du respect des droits de la défense et vérifier que les conditions prévues par les accords internationaux sont réunies. Ce processus judiciaire peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Cette affaire illustre une nouvelle fois l’ampleur prise par les escroqueries en ligne, devenues un enjeu majeur pour les États à l’ère du numérique.
Elle rappelle également que la notoriété sur les réseaux sociaux n’offre aucune protection face à la justice, surtout lorsque des infractions présumées affectent des victimes à l’étranger.
L’évolution du dossier d’Abu Trica sera suivie de près, tant au Ghana qu’aux États-Unis.












